Certains
parlent d’accord historique, d’autres d’échec. Alors qu’en
est-il vraiment ?
Les
médias ont beaucoup parlé d’un accord historique. Même si cet
accord n’a pas satisfait tout le monde et qu’il a certaines
limites, il est tout de même le premier accord international a avoir
été adopté par tous les représentants de 195 États et l’Union
Européenne. De plus, les Parties ont envoyé un signal fort en
reconnaissant la nécessité de fixer la limite à 2°C.
Contenir l’élévation de la température moyenne de la planète à 2°C voire 1,5°C si possible
Les
parties veulent parvenir à une limite mondiale des émissions de gaz
à effets de serre. Dans l’article 2, alinéa 17 nous pouvons lire
que « des efforts de réduction des émissions beaucoup plus
importants que ceux associés aux contributions prévues déterminées
au niveau national seront nécessaires pour contenir l’élévation
de la température de la planète en dessous de 2 °C par
rapport aux niveaux préindustriels » et ajoutent même de
« poursuivre les efforts pour limiter la hausse des
températures à 1,5 °C ». Ce seuil a principalement été
proposé par les Parties des zones insulaires, qui seront les
premières touchées si les températures passent au-dessus de ce
seuil. Selon les scientifiques, ce seuil est irréalisable quant à
l’état actuel des émissions mondial de gaz à effet de serre.
La mesure de l’avancement et l’engagement des parties
Nous
pouvons lister un certain nombre d’instruments qui permettront de
mesurer la transparence et l’avancée en matière de lutte contre
le changement climatique :
- Un
mécanisme de transparence a été présenté dans l’article 3 :
Les parties devront communiquer leurs contributions au niveau
national et un comité d’experts internationaux pourra vérifier de
manière publique si les informations données par les Parties sont
vraies et conformes à l’Accord.
- Un
bilan mondial de la mise en œuvre de cet Accord : A partir de
2023, les Parties se retrouveront tous les 5 ans pour vérifier leurs
avancées et réviser à la hausse leurs plans et contributions
nationales pour rester en dessous de cette barre des 2°C.
-
Des observateurs, dont les ONG, pourront participer aux sessions de
la Conférence des Parties de l’Accord de Paris.
-
Des groupes de travail sont organisés : Groupe de travail
spécial de l’Accord de Paris, Comité d’adaptation, Comité
permanent de financement, Comité exécutif de la technologie, etc.
Dans l’Accord nous ne trouvons jamais la notion de sanction: en effet, il n’y a ni sanctions administrative ni judiciaire et donc pas de Tribunal international de la justice climatique. C’est la réputation des Parties qui est mise en jeu (lors de la communication des contributions) et qui sert alors de sanction. Ce manque de sanction est beaucoup reproché et ammène le doute quant au respect des engagements.
Financements
En
2009, les pays développés s’étaient engagés à verser
conjointement 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour aider
les pays en voie de développement à faire face aux impacts du
dérèglement climatique. En réaction à la demande des pays les
plus pauvres, l’Accord propose de fixer la somme de 100 milliards
de dollars par an comme palier minimum. Une nouvelle proposition
tarifaire supérieure devra être présentée avant 2025.
Des
manques
Les
objectifs sont clairement indiqués mais les moyens concrets ne sont
pas définis. Par exemple, les énergies renouvelables sont
uniquement citées dans le préambule de l’Accord.
De
plus, les transports maritimes et aériens ou les énergies fossiles
ne sont aucunement mentionnés dans cet Accord. La pression des
lobbys est beaucoup pointée du doigt sur ce sujet.
Pour en savoir
plus :
L’accord de Paris: pour les plus motivés!)
La carte des
contributions nationales en vue du futur accord :
Les réactions à
chaud des ONG sur l’Accord sur Ma Cop21 :
Les points clés de
l’Accord de Paris, Arnaud Gossement :
Sources :
L’Accord de Paris,
Cop21.gouv.fr, Arnaud Gossement, le journal Le Monde, Reporterre.
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